La polémique continue en France autour de la non-sélection de joueurs d’origine maghrébine. Ce mercredi, c’est Karim Benzema en personne qui enfonce le clou. Le joueur du Real Madrid reproche à Didier Dechamps d’ « avoir cédé sous la pression d’une partie raciste de la France ».
« Deschamps a cédé sous la pression d’une partie raciste de la France. Il faut savoir qu’en France, le parti d’extrême droite est arrivé au deuxième tour des dernières élections. Mais je ne sais pas si c’est une décision individuelle de Didier, car je m’entends bien avec lui, et avec le président. Je m’entends bien avec tout le monde », a déclaré Benzema dans un entretien au quotidien espagnol Marca publié ce mercredi 1er juin, rapporte l’Équipe.
La France a été injuste
Karim Benzema pense que la France va « se rendre compte qu’elle a été injuste » avec lui. « La France va se rendre compte qu’elle a été injuste avec moi. J’ai déjà subi le contrecoup de la Coupe du monde 2010, mais l’Euro, c’est encore plus dur. C’est l’une des plus grandes déceptions que j’ai eues, sans aucun doute. Mais bon, il faut se relever et j’espère aller le plus loin possible dans ma carrière », a poursuivi le récent vainqueur de la Ligue des champions.
L’attaquant du Real Madrid a également répondu aux critiques dont il fait l’objet en France ainsi que sa famille : « On me critique beaucoup en France, moi, ma famille, mon entourage, mais si j’étais une mauvaise personne, mal conseillée, je n’en serais pas là aujourd’hui. Cinq années à Lyon, sept à Madrid, à gagner des titres ».
Les responsables politiques réagissent
Ces propos de Karim Benzema interviennent après ceux d’Eric Cantonna et de Djamel Debbouz. Ils ne sont pas du goût des hommes politiques. « Il n’y a absolument pas de racisme dans la fédération française de football », a répondu ce mercredi Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports, cité par Le Parisien.
Il estime que les propos de Karim Benzema sont « inacceptables à une semaine de l’Euro » et appelle à « être derrière » les Bleus.
Pour sa part, François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite, ne cache pas non plus son agacement. « Je trouve ça insupportable, d’abord parce que le sélectionneur est souverain », estime-t-il. «Ramener en permanence les problèmes du pays à une question de religion, de race et d’ethnie n’est pas un signe de bonne santé », ajoute-t-il.